01/05/2011
Sénégal

Dakar aura besoin de plus de 200 000 m3 d'eau par jour à horizon 2025

La 5ème revue annuelle du Programme d'eau potable et d'assainissement du
millénaire – PEPAM,  a été un moment fort de plaidoyer pour réduire les
disparités en termes d'accès à l'eau potable et à l'assainissement. Les
acteurs ont aussi plaidé pour la mobilisation des ressources
supplémentaires. Surtout que les besoins journaliers pour la zone de la
Petite Côte et Dakar seront de 200 000 m3 à l'horizon 2025. Alors que le
président des Unions des élus locaux, Allé Lo, a salué l'approche
participative qui constitue le fil conducteur du programme, Mor Talla
Kane, représentant des ONG a tenu à rappeler qu’au niveau régional, le
taux d'accès continue de présenter des disparités très marquées d'une
région à une autre ainsi qu'à l'intérieur des régions où les écarts de
niveau entre les communautés rurales atteignent des proportions
importantes. Le représentant des bailleurs de fonds, le représentant
régional de Dakar pour le Sénégal et le Mali, de l'Agence
luxembourgeoise pour la Coopération au développement, Igor Wajnsztok,
souhaiterait pour sa part qu’une attention plus grande soit portée sur 
la qualité de l'eau.

Le coordonnateur du Pepam, Mouhamed Fadel Ndaw, a apporté plus de
détails sur le déséquilibre entre les régions. Il a révélé que 4 régions
et 15 départements ont des taux d'accès raisonnablement inférieurs à la
moyenne nationale qui est de 87, 2 %. "Pour réduire les disparités,
nous devons mettre l'accent dans les 15 départements. Si tous les
projets sont mis en œuvre, nous pouvons réduire sensiblement ces
disparités. De nos jours, ces disparités sont de moins en moins
marquées"
, a indiqué Mouhamed Fadel Ndaw. "Le taux d'accès à l'eau potable, en milieu rural, tel que défini à l'échelle internationale est de 77, 5 % en 2010"
a rapporté le ministre d'État, ministre de l'Habitat, de la
Construction et de l'Hydraulique, Oumar Sarr.  1, 725 million de
personnes supplémentaires vivant dans les zones rurales ont  bénéficié
d’un accès amélioré à l'eau potable entre 2005 et 2011, et d'ici 2014,
l’effort devrait concerner un million supplémentaire.

Alors que le déficit en eau serait de 200 000 m3 par jour, pour la région de Dakar et la zone de la Petite Côte, "Le
gouvernement du Sénégal a entrepris de mener les investigations
nécessaires pour une sécurisation de l'alimentation en eau potable des
villes à moyen et long termes"
, a souligné le ministre d'État. "Une
partie de l'alimentation en eau de Dakar et de la Petit Côte devrait
être assurée par des stations de dessalement de l'eau de mer afin
d'éviter une dépendance exclusive des ressources en eau du lac de Guiers
situé à plus de 250 kilomètres de Dakar."

"Pour le secteur de l'assainissement, le chemin qui reste à parcourir
pour atteindre les OMD est plus long. Il y a peu d'espoir pour
atteindre les Objectifs à l'horizon 2015 même si 29,6 % de la population
rurale et 63,1 % des populations urbaines disposent d'ouvrages
d'assainissement. Le taux d'assainissement en milieu urbain a lui-même
connu une légère baisse en passant de 63,6 % en 2009 à 63,1 % en 2010.
Cette tendance baissière actuelle risque encore de s'accentuer très
rapidement si la mobilisation de ressources financières requises pour
améliorer l'accès n'est pas assurée"
, a prévenu le représentant du
ministre de l'Urbanisme et de l'Assainissement, Amadou Dia. Les besoins
sont évalués à 165 milliards de francs CFA  pour doter les ménages
urbains et ruraux de systèmes adéquats d'assainissement d'ici 2015.

Idrissa Sane, Le Soleil (Dakar) – AllAfrica 27-04-2011

Voir aussi
Accès à l'eau potable : le pays en phase avec les OMD avant 2015
Agence de Presse Sénégalaise (Dakar) – AllAfrica 26-04-2011